Le Saint-François, son patron et son équipage

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(collection Roland Bordas)

Cette photo est une des plus célèbres du port d’Audierne avec ce bateau franchissant le pont levant pour aller livrer sa cargaison à Pont-Croix, sable ou gravier vraisemblablement.

Le Chasse-Marée l’a fait figurer dans le tome III de la série intitulée Ar Vag, mais sans fournir plus de précisions autres que le franchissement du pont.

Pareillement, Jacques Talbot l’a reprise dans son livre Audierne et le Cap, avec la mention suivante : « Admirez la dextérité du patron de ce sloop marchand ».

De son côté enfin, le regetté Jacques Blanken, dans son ouvrage Traezh, note avec justesse : « On peut admirer l’adresse du patron, trinquette amenée et grand-voile semi-carguée pour une meilleure visibilité ».

Pour autant, aucun ne cite le nom du bateau en question, ni celui de son patron, ni les noms des membres de son équipage qui portaient tous un nom, tout de même !

Le bateau s’appelle en réalité le Saint-François, et il appartient à l’armateur Vincent de Pont-Croix.

Le patron s’appelle Léopold Ladan, né à Audierne le 13 mars 1859, et frère cadet de Jean-Raymond Ladan, pilote au port d’Audierne et patron-pêcheur.

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L’équipage du Saint-François se compose lui, d’un matelot, d’un novice et d’un mousse qui sont ici présents sur la photo. Léopold Ladan, au centre, est celui qui porte le chapeau. À ses côtés, il y a Nicolas Le Bars, matelot, et Jean-Michel Guellec, novice.

Le mousse est Théodore Dagorn, neveu de « Parrain Pol » reconnaissable au chapeau et au brassard noir suite à un deuil. Les autres enfants présents sont Henri Ladan et Jean Ladan, fils de Léopold.

C’est Théodore Dagorn qui gravera au couteau sur la coque du bateau l’inscription : « Dieu protège le Saint-François et tout son équipage ». En effet, si l’on en croit Jacques Blanken, les naufrages étaient fréquents sur ces « bateaux de sable ».

Jean-Luc Scoarnec

(extrait de la newsletter n°5)