Pourquoi ces exceptionnels ports abris dans le Cap Sizun ?
Un peu d’histoire et de géographie.est et au Sud.
Il fait face à cet Atlantique nord qui ramène l’hiver des tempêtes parfois apocalyptiques. Ajoutons son prolongement maritime (Raz, île et chaussée de Sein) qui fut longtemps la terreur des marins et qui, aujourd’hui, est encore témoin de multiples naufrages.
Les habitants du cap Sizun, depuis des millénaires, sont imprégnés par ce contexte maritime : méchant coup de vent, air marin salé, fracas des vagues sur les rochers, roulement des galets sous l’effet de la houle, cri des oiseaux de mer…
Cette géographie de presqu’île a forgé une mentalité particulière. Le Capiste qui voit la mer sur trois côtés, vivant dans cet air salé du large, se sent différent de ceux de l’intérieur des terres. Il est marin de par son environnement. Cette fascination du « grand large » lui a permis d’utiliser des recoins de cette côte pourtant inhospitalière afin d’exploiter cette mer toujours proche.
Il fallait donc s’adapter au milieu. Ce fut fait depuis des millénaires en pêchant d’abord pour subvenir au besoin en nourriture (poissons, crustacés, coquillages).
Puis à partir de la fin du Moyen Âge pour disposer d’une source de revenus par la vente du poisson séché ou salé/pressé qui, se conservant, pouvait être commercialisé.
Les marins utilisèrent d’abord le seul site, véritable port abri naturel, accessible aux grands navires : l’embouchure du fleuve Goyen.
Audierne devint aux 16e et 17e siècles un port important de cabotage vers La Rochelle, Bordeaux, l’Espagne, l’Angleterre et la Hollande. Mais la pêche, si elle était exportée d’Audierne, se pratiquait dans tout le cap à partir de quelques abris côtiers.
La proximité des lieux de pêches permettait d’utiliser des petits sloops ou chaloupes pouvant accéder, du fait de leur modeste taille, aux petites criques. Les marins capistes ont utilisé ces criques et créé ces fameux ports abris aménagés tant bien que mal puis, à partir de 1850, faisant l’objet de travaux d’amélioration (escalier, digue, cale…) par l’État puis les collectivités locales.
Nous vous racontons donc, en résumé, l’histoire de chacun de ces ports abris originaux et exceptionnels par la beauté des criques où ils se trouvent. Et admirons le courage et la compétence nautique des marins qui les ont créés.