Cette rubrique vous propose une série d’articles ayant trait ou à un objet remarquable ou un court exposé portant sur le domaine du monde maritime.

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La cloche de l'Estrid

LA CLOCHE DE L’ESTRID

Cette cloche de quart en bronze porte, comme il est d’usage, le nom du cargo danois sur lequel elle était embarquée. Elle a été récupérée après le naufrage du vapeur l’Estrid en provenance d’Espagne par une nuit de tempête noyée, de surcroît, dans une brume épaisse qui l’a fait talonner à la pointe de Lervily (Esquibien) le 3 février 1933.

Terrible erreur de navigation alors qu’il cherchait à passer le raz de Sein, à destination de l’Angleterre, ses soutes pleines d’un chargement d’agrumes et d’oignons. Construit en 1924 à Copenhague, le cargo mesurait 72 mètres de long pour 11 mètres de large et 5 mètres de tirant d’eau. Son équipage fut sauvé par les canotiers du Général Béziat, bateau de sauvetage de la station d’Audierne, et ramené non sans mal à Audierne. Aucun des remorqueurs appelés ne purent désengager la coque du navire qui finit par s’éventrer, offrant ses oranges à la population.

Les deux canons de 6 dans la courette de l'ancien hospice

LES CANONS DE 6 DE LA MARINE DU ROY

Le musée maritime a choisi de vous présenter deux authentiques canons de marine, datant de 1786, situés dans la courette de l’ancien hospice qui, toujours en place, semblent « garder » les accès du bâtiment accueillant, autrefois, les visiteurs. L’un d’eux est en position de tir.

Les tubes, en fonte, étaient fondus dans le Périgord, région riche en fer, (forges de Ruelle ou d’Ans) puis étaient acheminés par voie terrestre jusqu’à la Charente avant d’être embarqués en direction des arsenaux de Rochefort.

Ces pièces de « 6 », pesant 800 kg, d’une longueur de 2,50 m et d’un calibre de 93 mm à la bouche, tiraient des boulets métalliques de 6 livres (d’où leur nom), soit 3 kg à une distance entre 200 et 1000 mètres. (Les canons les plus puissants tiraient des boulets de 36 livres). Montés sur leur affût de bois, ils étaient établis sur les gaillards avant et arrière où ils armaient alors les frégates du type de l’Hermione et les corvettes de la fin du XVIIIe siècle. Ces navires légers et rapides assuraient la protection des vaisseaux de haut bord et la poursuite de l’adversaire.

Gréements et affûts ont été reconstitués à l’identique grâce au savoir-faire technique des élèves charpentiers de marine du lycée professionnel Jean Moulin à Plouhinec, à partir de plans d’époque, provenant, avec les canons, des réserves et archives de la Marine nationale à Lorient. Leur couleur rouge, qui rappelle celle du sang, s’était imposée pour atténuer si possible le traumatisme du combat naval parmi les équipages. Les tirs directs de l’adversaire faisaient des ravages chez les servants de pièces, fauchés au milieu des corps déchiquetés.