Le Vorlen
Le Vorlen, face à la houle d'ouest, près de la baie des Trépassés
Entre la plage et la chapelle Saint-They, le Vorlen est l’unique port abri de la façade ouest du Cap Sizun. Il bénéficie d’un cadre exceptionnel, en vue de tous les phares du raz et de l’île de Sein. Par beau temps, cette petite anse mérite bien son nom, en breton, vorlen signifie « étang de la mer » plus vraisemblablement dérivé de gourlan « étale de pleine mer ». Elle offre un refuge très sûr sauf par vents d’ouest à sud-ouest des plus fréquents.
En 1892 des aménagements sont réalisés pour faciliter les accostages et permettre le lancement, même par gros temps, d’un canot de sauvetage maintenu à flanc de falaise. Une rampe et une passerelle métallique reliant deux rochers sont installées, complétées par un débarcadère muni de marches, d’une échelle et de garde-corps. Par la suite, diverses améliorations seront ajoutées, comme la mise en place d’un treuil à main en 1926. Neuf canots et six sloops fréquentent le mouillage en 1937, rejoints à la belle saison par toute une flottille de bateaux de pêche de Douarnenez et de Sein.
En 1950, de grosses réparations suite à des tempêtes furent nécessaires. La même situation se retrouve en 65-66. Le 31 janvier 1958 un projet de remplacement de la passerelle en bois par une passerelle en béton est accepté. En décembre 1989 et janvier 1990, suite à une série de tempêtes, de gros dégâts sont enregistrés et perturbent le fonctionnement du port qui abrite à cette époque huit bateaux professionnels et plus d’une vingtaine de plaisanciers tout au long de l’année. Au début des années 70, le port abrite une association de sauvetage en mer (la Société Maritime d’Intervention Rapide) qui espère pouvoir s’intégrer et bénéficier des moyens de la SNSM. Il n’y aura pas de suites. À cette même période, un projet de liaison avec l’île de Sein mettant l’île à vingt minutes du continent est envisagé. Il n’y aura également pas de suite.
Aujourd’hui, quelques ligneurs professionnels et une dizaine de plaisanciers utilisent encore le port de mai à septembre. La légende nous dit que c’est du Vorlen que « Vag nos » (bateau de la nuit) appareillait vers le large et l’île de Sein avec les âmes des marins défunts.