Bestrée
Bestrée bénéficie d’un parfait isolement
Proche de la pointe du Raz, éloigné de toute infrastructure tant maritime que terrestre, le petit havre possède l’allure d’un vrai repère de contrebandiers. Malgré l’exiguïté des lieux et la présence de haut-fonds dispersés, Bestrée fut assidûment fréquenté par nombre de marins pêcheurs, attirés par la proximité du raz, zone poissonneuse réputée. En 1924, dix-neuf embarcations montées par soixante-dix-neuf hommes y avaient leur attache. Puis le nombre de ces canots mus à l’aviron et armés aux casiers a progressivement diminué.
Bestrée, au début du 20e siècle, abritait une vingtaine de canots caseyeurs armés par quatre-vingt pêcheurs saisonniers. Deux types de casiers étaient couramment employés pour traquer la langouste et le homard : le casier cylindrique en latte de châtaigner et le casier hémisphérique en osier.
Divers aménagements ont permis d’améliorer progressivement l’utilisation et la sécurité de ce port. En 1885 le gros rocher situé à l’ouest de l’entrée était relié à la côte par un imposant mur-digue afin de briser la houle de suroît, tandis qu’une plateforme et un escalier trouvaient place à flanc de falaise. Une cale et un treuil à main sont venus par la suite compléter les installations.
Un ingénieux téléphérique à moteur, abrité dans une guérite, a ensuite évité aux marins la corvée de remonter à pied leur pêche et le matériel.
Bestrée a été également l’une des bases de départ du ravitailleur de l’île de Sein ainsi que de la vedette de relève des phares de la Vieille et de Tévennec.
Aujourd’hui une quinzaine d’embarcations dont des ligneurs de bars professionnels y mouillent de mai à septembre.